Jeu d’écriture 21 : Expansion


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corbeau, renard, jeu écriture
Après la petite promenade au Japon du Jeu d’écriture n°20, je vous propose aujourd’hui l’exercice de l’Expansion -ou comment transformer un texte banal en histoire intéressante- !

Voici le texte de départ que j’ai envoyé aux abonnés de ma newsletter : “Décembre. Loïc et Myrtille se promènent. Ils rencontrent Gaëtan et discutent avec passion. La nuit tombe. Ils rentrent chez eux.”

A l’exemple des autres jeux d’écriture, je vous livre ici ma production. Vous y retrouverez une fois de plus la fable Le corbeau et le renard de Jean de La Fontaine.

Tel est gelé qui croyait prendre !

Décembre. 16h30. Je déteste, je déteste, je déteste mettre le nez dehors l’hiver !
– « On peut emmener Renard, ça lui fera du bien de sortir ! »
Je l’entends encore ce grand idiot de Loïc ! Je l’aime bien mais là, j’avoue que je lui en veux un peu.
Et elle, pas un brin de jugeote non plus.
– « Bonne idée mon chéri » qu’elle a répondu !
Evidemment, c’est magnifique pour eux : la Grand Rue illuminée de milles couleurs, les flocons qui voltigent doucement, les musiciens de Noël, les vitrines et les cabanes du marché affublées de leurs plus beaux atours, l’odeur du vin chaud et des bretzels… Mais ont-ils seulement une idée de ce que voit un Spitz nain de tout ça ?
Une forêt de pieds : des petits, des moyens, des gros, des maigres. Des bottes fourrées, du vrai cuir au faux en passant par des imitations fantastiques. Des pieds rouges, jaunes, bleus ou verts et même à poids. La mode est vraiment détestable cette année ! En levant un peu le nez, j’aperçois des collants sur des jambes fines de mannequins, des jupes à froufrous ou des gros pantalons de ski. Il faut sauter pour les éviter, bondir, se faufiler. Et dès qu’on est trop lent : bam ! Un gros coup dans les côtes. Vous croyez que j’exagère ? Je ne vous parle pas des doigts collants des enfants qui viennent se prendre dans ma fourrure -ils se croient tout permis les petits monstres- ni de la neige boueuse dans laquelle je patauge depuis des heures. Je suis glacé du bout des ongles à la truffe. Je rêve d’un bon feu de cheminée. Mais voilà : Loïc et Myrtille se promènent. Moi avec !
Oh ! Comble de malheur, voilà des bottes noires impeccables que je connais bien. C’est ce grand bavard de Gaëtan qui vient vers nous. Zut ! Loïc et Myrtille l’ont vu. Ils se rencontrent et commencent à discuter avec passion d’une lointaine soirée vécue en commun. Tu parles d’un cadeau de Noël ! A ce rythme, on va passer la nuit dehors.
J’ai le derrière trempé, le pelage collant, la truffe gelée, l’œil larmoyant et même un creux dans l’estomac qui grandit, grandit, grandit… Penseront-ils à moi ce soir au dîner ? Ils me doivent bien ça ! Voyons, il y aura certainement du foie gras. Faut pas rêver, j’en aurai pas. De la dinde ensuite. Oui, c’est tout à fait envisageable qu’ils en partagent quelques miettes. La bûche glacée, je la leur laisse, j’ai eu assez froid comme ça. Par contre, j’arriverai bien à grappiller un petit morceau de fromage. Myrtille se laisse toujours convaincre. Un regard en coin légèrement séducteur, un petit gémissement et un gros bisou après… J’adore le fromage !
Bon, je crois qu’ils m’ont oubliés. La nuit tombe. Tiens, en parlant de fromage : il y en a tout plein sur le stand, à deux pas de nous. Mais oh ! que vois-je ? ! Il y en a un qui s’est échappé de l’étalage et n’attends que moi, à demi couvert de flocons. On peut parler d’un coup de chance ! Allez, on tire un peu sur la laisse. Voilà, Myrtille se décale. A moi le régal… Ah zut ! D’où sort cet oiseau noir ? Oh, oh, il ne s’en tirera pas comme ça, la proie m’appartient, je l’ai vue le premier.
– Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau !
Hum… regard amorcé. Va falloir se la jouer persuasif. Voyons voir…
– Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !
Ah ! j’aperçois une petite lueur dorée dans son œil. Ca a l’air de lui plaire. Poursuivons :
– Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de cette rue.
Ca sonne plutôt bien ! Je me demande où je vais chercher tout ça. Oh ! l’horrible coassement ! Fermons les oreilles, ouvrons la bouche. Eh hop ! Fromage avalé. Allez, voilà que Myrtille tire sur la laisse. Un dernier mot pour la route :
– Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
Il a l’air tout confus l’animal. M’est avis qu’il faudra trouver autre chose une prochaine fois. On ne l’y reprendra plus.
Peu importe, mon estomac a reçu de quoi tenir jusqu’au dîner. Myrtille et Loïc m’entraînent. Enfin, ils rentrent chez eux !


Alors, qu’en pensez-vous ? J’avoue que j’ai écrit plusieurs débuts d’histoires avant de pencher pour cette version.

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