Comment mener un dialogue de façon à ce que le lecteur sache qui parle sans pour autant charger son texte d’un excès de verbes ?
Voici une question qu’on m’a posée récemment. J’aimerais, à travers cet article, vous apporter quelques éléments de réponse.
Attention à la qualité d’écriture au niveau de la forme !
La qualité d’écriture a bien entendu un rôle très important dans l’appréciation de votre lecteur.
Voici deux remarques :
- Sachez que mettre de nombreux verbes de dialogue n’est pas forcément gênant si le dialogue est bien écrit et les verbes choisis judicieusement.
- Faites attention aux répétitions de mêmes verbes : lorsqu’on écrit, on a tendance à utiliser les mêmes mots. C’est normal, ne vous inquiétez pas si vous avez remarqué cela dans vos textes ! Cependant, il faut veiller à diversifier son vocabulaire quand on le peut. Modifier ses verbes de dialogue est un excellent moyen de travailler son vocabulaire pour coller au plus proche de ce qu’on veut dire.
En bref, comment faire ? N’hésitez pas à vous constituer une liste de verbes de dialogue. Gardez cette liste à portée de regard lorsque vous écrivez afin de pouvoir y piocher en cas de besoin. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès inverse : varier son vocabulaire est important mais il faut que votre dialogue garde son naturel ! Ne vous forcez donc pas à utiliser “gamberger” si cela ne signifie rien pour vous. De même, ne culpabilisez pas si vous employez simplement le verbe “dire”.
Attention à la qualité d’écriture au niveau du fond !
Un bon texte est un texte qui ne dit pas tout ! En effet, il faut laisser au lecteur sa part de travail, de réflexion, d’hypothèses, de découvertes. Ne mâchez donc pas trop le travail et gardez à l’esprit que :
- Ne pas savoir qui parle à chaque instant n’est pas embêtant. Bien entendu, si votre héros défend une opinion précise et débat avec cinq autres personnes, il est nécessaire lorsqu’il expose son avis de dire au lecteur qui parle. Cependant, certaines réparties n’ont pas besoin d’être associées à un personnage précis. Sachez mettre l’accent sur ce qui est important, cela désencombrera votre dialogue et aidera le lecteur à ne pas se perdre dans des futilités.
- Ne pas tout dire n’est pas embêtant : choisissez judicieusement les informations que vous introduisez dans le dialogue. Le dialogue est là pour donner du dynamisme au texte et non pour être une répétition de ce que le lecteur sait déjà. Ne vous obligez donc pas à écrire dix pages de dialogue là où trois répliques suffisent !
Comment vérifier que vos dialogues sont dynamiques, utiles et clairs ? N’hésitez pas à faire lire des extraits de vos textes aux personnes de votre entourage. Demandez-leur s’ils comprennent ce que vous avez voulu dire et s’ils pensent que vos dialogues apportent de la richesse à votre texte.
Bien entendu, ces avis ne sont que des pistes de réflexion. Utilisez-les comme telles !
Quelques conseils pour mieux faire vivre les dialogues
Voici deux conseils supplémentaires pour vous aider à ne pas perdre votre lecteur lors des dialogues :
- Au niveau de forme, pensez, lorsque c’est pertinent, à jouer sur le niveau de langue des différents personnages. De même les tics de langage ou la répétition d’expressions favorites sont des aides pour le lecteur. Lorsque ces indices sont clairs, ils vous dispensent d’ajouter systématiquement des verbes de dialogue.
- Au niveau du fond, essayez de bien travailler en amont à propos de la personnalité de vos personnages. Ne négligez donc pas les fiches-personnages ! Cela vous permettra de transmettre de façon plus naturelle vos idées au lecteur. Connaître la façon de penser des personnages aide également à repérer qui parle au moment des dialogues.
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